Black London
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 Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins

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5 participants
AuteurMessage
Sherlock Holmes
[MJ] Consultant en criminologie
Sherlock Holmes


Statut : Sir

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MessageSujet: Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins   Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins EmptyLun 12 Jan - 18:53

[Rappel: Sombre Cœur]

Commissariat de Scotland Yard
10 septembre 1888, 18h30


Un cri de douleur pure retentit dans les locaux de la police, faisant se relever de nombreuses têtes parmi les inspecteurs de service ce soir-là. Lestrade se lève et contourne son bureau en soupirant, fermant d'un geste sec le dossier dans lequel il vient d'ajouter son rapport de la journée.

La porte de la pièce dont émanait le cri il y a quelques instants de cela s'ouvre sur un couple à la mise parfaite. L'homme est pâle mais tâche de rester digne tandis qu'il soutient sa femme -cachant ses larmes et son visage tordu de douleur derrière un mouchoir- qui peine à avancer, sous le choc de la révélation que leur a faite son collègue, Gregson, sans doute avec peu de tact, comme à son habitude.

Le corps de la petite a été examiné par un médecin universitaire. C'est la cinquième victime en quatre mois. Toutes des jeunes demoiselles de bonne famille habitant Mayfair... à part cela, les familles n'ont rien en commun les unes avec les autres.

Tous les corps furent retrouvés sur le parvis de la chapelle de Whitechapel road. Les résidents commencent même à parler de satanisme et d'œuvres du diable... ce qui n'est en rien pour arranger cette affaire; et encore, c'est sans compter sur ces satanés charognards de journalistes... Si il tenait l'abruti qui avait laissé filtrer ces informations, il le ferait renvoyer manu militari!

Lestrade se découvre au passage du couple éploré avant de jeter un œil noir à Gregson qui se contente de hausser les épaules d'un air détaché. Si seulement il n'y avait pas eu de fuite au sein de Scotland Yard... ce tragique 'incident' n'aurait pas eu lieu...

* *
*


Bureaux du Star Editorial
09 septembre 1888, 04h26


Ca y est, je le tiens mon scoop! Grâce à cet article, gloire et fortune me sont assurées! Ah! Je bénis ce cher inspecteur et ses aventures extra-conjugales! Et Les parents éplorés de cette brave petite Emily Dockins, la troisième victime... Quelle aubaine qu'ils désirent mettre la tête de Queen of Hearts à prix... en voilà des gens influents et riches!

1000 livres sterling pour qui livrera la Reine de Cœur... quelle générosité et quel prestige pour qui y parviendra! Je serais presque tenté... mais je n'ai pas envie de perdre la tête moi.
Bref, remettons cet article au rédacteur en chef, il sera content. Si avec ça il ne triple pas ses ventes, je ne sais pas ce qu'il lui faut de plus...

C'est ainsi que Dorian Wright devint une étoile montante du journalisme à sensations...


Consignes:
  • A vous de jouer à présent. Comme vous pouvez le constater, le style d'écriture et de narration est libre pour cette partie.

  • Afin d'avancer dans l'enquête, vous pouvez vous rendre où vous voulez dans ce topic et faire intervenir en PNJ les personnages déjà cités; néanmoins, concernant les indices qui vous seront donnés par les MJ, ils le seront dans les lieux clés nommés
    - 221b Baker Street
    - Scotland Yard
    Vous pourrez ensuite les retranscrire ici.

  • La PNJisation d'autres personnages joueurs est autorisée uniquement dans cette partie; de plus, il vous faudra alors communiquer entre vous pour respecter les caractères et les réactions des personnages concernés.

  • Ce topic étant sur le mode chronologique, vous pouvez vous promener d'un bout à l'autre de Londres sans devoir vous déplacer d'un forum à l'autre.

  • N'oubliez pas que tous les lundi sera publié un nouveau billet avec les indices rendus publics afin de faire avancer l'enquête.

  • Bonne chance et amusez-vous bien détectives en herbe!
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Dorian Wright
[Admin] Journaliste du Star Editorial
Dorian Wright


Statut : Mr
Fiche : Dorian Wright

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MessageSujet: Re: Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins   Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins EmptyMer 11 Fév - 23:52

Tic. Tac. Tic. Tac.
... Cinq minutes. Allez. Plus que deux cent trente cinq.
Deux cent trente quatre.
Pitié… Faites taire cette horloge, cette vieille harpie, ou les deux à la fois. Je n’en peux plus. Je déteste ce salon coquet et cette odeur de camphre, même les fleurs séchées dans le vase au-dessus de la cheminée me donnent la nausée. Et puis, franchement, à soixante-dix ans, la robe violette avec ces énormes nœuds poudrés, c’est du plus mauvais goût ! Ma grand-mère et sa voix criarde me sortent par les yeux, j’ai l’impression de voir une énorme meringue engoncée jusqu’au coup dans un satin bariolé qui crie tout ce qu’elle peut. Et ce chat persan, sur ses genoux… mon Dieu… je veux donner un grand coup de pied dans ce chat…

Oui, Granny, je sais, je sais. Je suis un minable, j’ai raté ma vie, si seulement mon pauvre papa voyait ça, j’aurais dû reprendre le commerce, quel inconscient je fais, c’est la faute de cette donzelle, ma mère, si mon pauvre papa avait épousé une vraie dame, ah ça j’aurais été mieux élevé, et oui Granny je vais vous regarder dans les yeux et vous saluer poliment, oui, je sais, c’est scandaleux la façon dont s’habillent les demoiselles de nos jours, elles pourraient se mettre toutes nues à ce train-là (ce qui ne me déplairait pas le moins du monde, mais oserais-je le lui dire ?) et oh si je savais quel prix elle a payé pour cette admirable étole en fourrure de kangourou hongrois ou autre animal exotique.

Je suis fatigué.

Elle enchaîne sur ma promotion au Star. Bon, ça c’est un sujet qui flatte mes oreilles, ça me plaît déjà mieux. Mais comment ça, c’est minable ? J’ai vu un meurtrier, moi madame ! Oui madame ! Et je participerai à sa capture moi madame ! Je ne suis pas qu’un vulgaire plumitif à peine capable de sortir des scoops, et puis d’abord, c’est toujours mieux que la rubrique nécrologique. D’ailleurs, il va falloir que j’aille rendre visite à Morty tout à l’heure. On va se faire un petit scotch pour célébrer cette rentrée d’argent inespérée.

En attendant, j’ai un souci VIOLET dont je dois me dépétrer.

« Si mon pauvre Adalbert voyait ça, vraiment… »

Oui, oui, continuez de déblatérer sur Berty. Calcule, mon pauvre Wright… Tu es au troisième étage, si tu sautes maintenant, y aura pas trop de casse en arrivant en bas. Ou peut-être que si. De toute façon elle serait bien capable de lancer ses chats à tes trousses.

« Un autre macaron à la framboise peut-être mon petit Dorian ? »

Plus de deux cent trente minutes, victoire !

¤¤¤


Enfin sorti, et je suis vivant, et elle n’a toujours pas trouvé de fiancée à me coller dans les pattes. Je sais que cette Isabel, cette Grace, ou encore Miss Lide sont jolies, intelligentes, tout ça… Mais je daignerais rappeler que ma femme m’a quitté il n’y a pas si longtemps et que mine de rien je l’aimais quand même un peu. Un tout tout tout petit peu.

Bon, à part ça… le rédac chef m’a confié une mission à Covent Garden. C’est bien joli, mais je ne sais même pas quel est le sujet, moi… Ah, si, la restauration de je-ne-sais-plus-quel-endroit. C’est bizarre, tout de même. Je leur sors un scoop du feu de Dieu et voilà que je retombe à faire des articles stupides. Tout ça pour dire que ça m’énerve. Oui, parfaitement, ça m’énerve. Je suis celui qui a parlé le premier de la Reine de Cœur, non mais, et le fait que ce soit un pur hasard n’empêche pas que je suis le génie des temps nouveaux. Bref, l’interview…

¤¤¤


Half an hour later.

Bon ! Débarrassé de cette corvée. Maintenant, que faire…

Ah, oui. Je voulais aller voir mon vieil ami pour lui parler de ma promotion et accessoirement, lui demander s’il ne saurait pas un embryon de quelque chose par rapport à la reine de cœur et affiliés. Ce bon vieux Morty, il va être tout fier de moi, et qui sait, il a peut-être une petite astuce à me refiler. J’ai ouï-dire que c’était chez lui qu’on avait enterré toutes les pauvres gamines qui se sont faites descendre. Une cigarette au bec, je tape à la porte de sa demeure du cimetière. Il vit seul avec un vieux chien, un bâtard à sang chaud qui a mis en déroute plus d’un pilleur de tombes. J’entends des aboiements désespérés me saluer, mais sans réponse.

Ma bouteille de whisky à la main, j’attends comme une âme en peine. Bah alors, Morty ? Tu viens pas voir ton vieux copain ?

Pendant que le clébard aboie tout ce qu’il sait, je me dirige vers le cimetière, sans lâcher la bouteille. Je dois ressembler à un clochard ivrogne en quête d’un abri pour la nuit, certaines tombes fraîchement creusées sont ouvertes et attendent leurs occupants et la terre est toujours plus chaude que le pavé gelé de Londres. J’en connais quelques-uns qui ont tenté de passer une nuit aux frais de Morty, sans jamais réussir à échapper à son œil de lynx. Son unique œil, d’ailleurs, mon vieux copain a perdu l’autre au cours de je ne sais trop quelle bataille probablement pas inscrite dans les livres d’histoire il y a un certain temps. Il ne m’a jamais raconté ce fait héroïque et sous le bandeau noir j’ignore ce qui se cache.

Un trou, certainement.

J’erre entre les tombes. Pas un bruit, à part la foule londonienne qui grouille au-dehors. Le cimetière est un lieu hors du temps, hors du monde, il me semble qu’un rempart nous protège de la souillure extérieure. Le smog lui-même n’oserait pas troubler le repos des morts. J’angoisse. J’angoisse sans savoir pourquoi cette peur m’étreint, sans même savoir si j’ai une raison rationnelle de penser que quelque chose cloche. Je me surprends à avoir terriblement sommeil – une soudaine envie d’ouvrir cette bouteille et de la vider jusqu’à la dernière goutte. J’aimerais bien voir les morts remuer ne serait-ce qu’une fois. Voilà qui serait du scoop.

Je vois soudain le clébard se précipiter vers moi en jappant joyeusement. Je m’accroupis avec un sourire, ébouriffant la houpette qu’il arbore sur le crâne. Ce chien est idiot, mais c’est une brave bête qui aide son maître à sa manière, à savoir en creusant des trous très aléatoirement dans le cimetière. Il a l’air content de me voir mais franchement déboussolé, je lui tapote la tête.

« Hé bah petit père, où est ton maître ? »

Ouaf.

Très éloquent, n’est-ce pas ?

Je me promène encore un peu. Morty n’est pas dans le cimetière. Ce n’est pas normal, à cette heure-ci, il ne peut être que chez lui ou en train de faire des trous… Je le vois mal se rendre à une fête quelconque, surtout en laissant la porte de sa demeure ouverte. Poussé par ma curiosité de fouineur, j’entre dans la cabane.

D’accord.

J’ai compris ce qui cloche.

Je ne suis pas tout seul dans le coin.

J’ai entendu un crissement de pas à peu de distance. Je suis, sans vouloir offenser aucune chaste oreille, dans la mouise la plus totale. Ce n’est pas Morty, Morty boite légèrement de la jambe gauche et se déplace plus bruyamment, il ne prend pas la peine de se cacher… et son chien aboie de plus belle, ce qu’il ne ferait pas si c’était son maître. Je me barricade à l’intérieur, une main posée sur la tête du clébard. Tais-toi, tais-toi, tais-toi…

« Tu cherches quelqu’un ? »

Voix toute mignonne. Je me retourne, un peu tremblant, pour faire face à l’intérieur de la demeure. La bouteille glisse de ma main et se fracasse au sol dans une giclée d’alcool.

Premier constat, tout semble un peu sans dessus-dessous, et le cadavre de mon ami est étendu sur la table. Je retiens un haut-le-cœur, son état lamentable est ignoble à voir… Rouge. Il est rouge. De sang. J’ai vu pour la première fois de ma vie l’intérieur d’un humain.

Je n’arrive pas à me retenir, tombant à genoux, je déverse le macaron à la framboise sur le parquet. Pas une grande perte…

Un rire cristallin répond à mon désarroi. Relevant un visage hagard, je tombe face à un gamin au visage d’ange, ses cheveux blonds ondulés encadrant une figure rieuse. D’instinct, je m’en méfie. Je déteste les gosses. Particulièrement les gosses sur les lieux d’un crime, couverts de sang de la tête aux pieds… merde… merde !

Je cherche à déverrouiller précipitamment la porte, j’ai comme l’intuition que ce gosse ne me veut aucun bien. Mais bon sang, bon sang, qu’est-ce qu’il veut, pourquoi est-il là, pourquoi ? Mes doigts tremblent alors que j’essaie de débloquer le verrou, mes tentatives infructueuses m’arrachent un gémissement alors que le gamin s’approche lentement, sans cesser de sourire. Sale môme…

Un coup dans l’estomac me plie en deux et me fait cracher le peu de repas qu’il devait me rester, je tente une riposte infructueuse, ses longs ongles s’enfoncent dans la chair de mon cou qu’il semble vouloir arracher par lambeaux. Euh… je me permets de vous signaler cher ange que je ne suis pas d’accord du tout !

Le chien s’agrippe alors au bras de mon agresseur avec toute la force de ses dents, dans un grand cri de rage, le gamin l’envoie paître contre un mur. Le moment de répit qui m’est accordé me permet d’ouvrir la porte, de sortir dans le cimetière… Je cours sans pouvoir m’arrêter jusqu’au bar le plus proche.

Voilà… ici, je suis en sûreté. Temporairement, du moins. Jetant un coup d’œil autour de moi, je commande un whisky sec et m’installe à une table.

D’une main tremblante, je sors mon calepin…

C’est le rédac chef qui va être content…
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Valentin Chervalles
Commis de pharmacie
Valentin Chervalles


Fiche : Valentin Chervalles

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MessageSujet: Re: Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins   Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins EmptyVen 20 Fév - 18:06

Le vieux Simons releva la tête de son livre de compte et, comme chaque fois qu’il réfléchissait, gratta ses favoris. Un tic de jeunesse destiné à faire fuir les femmes, comme il aimait à le répéter, malgré cela, une harpie avait réussi à s’accrocher et était devenue Mrs Simons…poil au menton comme disent les français, n’est-ce pas Valentin ? Enfin bref, tout cela pour dire que le pharmacien était plongé dans ses pensées. D’un long doigt noueux, il remonta ses lunettes en écaille sur le bout du nez aquilin –tout en os et en angle comme cela, vous avez vraiment le profil d’un arnaqueur Mr Simons, c’est du sirop ou de la mort au rat que vous me vendez ?- et soupira. On avait beau dire, malgré son physique inquiétant, l’homme avait le cœur sur la main et se désolait de la déchéance dans laquelle il voyait tomber certaines personnes entrant dans sa boutique. Tant de flacons de sels calmant qui s’étaient vendus, tant de pilules contre la douleur… Un ver vicieux dévorait la belle pomme rouge de l’intérieur prêt à la faire s’effondrer sur elle-même. Oui, voilà ce qui arriverait à Londres !
La petite clochette au dessus de la porte tintinnabula pour annoncer l’arriver de l’adolescent avec les cheveux en bataille et le cache sur l’œil complètement de travers. Il avait couru sur une longue distance et tentait vainement de reprendre son souffle.

« Hé bien mon garçon, tu es encore tombé sur une bande de gamin des rues qui voulait te dérober les choses à livrer ? Pauvres gosses… certains auraient bien besoin de médicaments en effet. »

Le vieil homme attrapa une pincée de tabac qu’il bourra avec application dans la pipe en bois. Une grimace se cacha derrière la moustache broussailleuse tandis qu’il lui semblait entendre la douce voix de sa chère et tendre –Mais enfin Aristide, ce tabac pue tellement, il ne peut être que néfaste pour toi, réfléchit un peu espèce de vieux bouc !- .

« -Enfin bon, cela t’a donné un peu de couleur, l’exercice est nécessaire pour qui veut être en bonne santé »

Seul un grognement lui répondit. De toute évidence, Valentin ne partageait pas tellement son avis. Compréhensif, son patron lui servi un verre d’eau de la carafe un peu plus loin avant de le lui tendre. Le français eu tôt fait de le boire avant de finalement remercier l’autre. Simons avait l’habitude du caractère bourru de son jeune compagnon, c’était le sang français dans ses veines, on ne pouvait pas lui en valoir, juste qu’il était un peu plus canaille que les anglais sans pour autant être aussi mauvaise graine que ses compatriotes.

« Il reste une dernière livraison. Ensuite ce sera tout pour aujourd’hui…. Le paquet est sur le comptoir »

Sans un mot, le jeune homme s’avança pour le prendre, plissa les yeux pour déchiffrer l’adresse de ses propres moyens et lança un regard interrogatif à son aîné qui se contenta d’acquiescer. Oui, le nom était connu…

« Vas-y vite, tu pourras être avec nous pour le thé de 17h, ainsi… »

De nouveau le bruit de la clochette. Le commis était parti …

***
Son paquet sous le bras, Valentin courait à nouveau à perdre haleine, la sensation de ses muscles en mouvement et de l’air qui semblait presque lui déchirer les poumons l’aidait à ne penser à rien. Pas qu’il ai de grands sujets de préoccupation, remarque, juste que son dégoût face à la ville grandissait de jour en jour. Un fiacre lancé à vive allure roula dans une flaque d’eau gadouilleuse, l’éclaboussant au passage. Voilà tout ce qu’il y avait à récolter dans Londres, de nos jours, des déchets…
Un gamin braillait un peu plus loin, les derniers titres des journaux. Toujours les affaires de meurtre, évidemment. On ne pouvait pas s’attendre à autre chose, ici…

Mayfair…

C’était dans ce quartier chic que se trouvaient ses clients. Valentin ralenti le pas et prit soin de se passer une main distraite dans les cheveux, histoire de se donner un peu plus d’allure. Les hôtels particuliers semblaient l’épier avec en guise d’yeux, les orbites vides des fenêtres obscures.

Un cri retenti soudain, pure douleur d’un animal blessé à mort. Quelque chose passa à travers une fenêtre pour s’écraser sur la pelouse parfaite. Le borgne jeta un coup d’œil au numéro. Oui, c’était ici….
Avec un soupir, il s’engagea dans l’allée et sonna. Une bonne à la coiffe à moitié défaite, les joues rouges et les yeux épouvantés vint lui ouvrir.

« C’est la commande de Mr Dockins à la pharmacie Simons… »

Mais avant même qu’il n’ai eu le temps de tendre le paquet à l’employée, celle-ci se fit bousculer par le visage même de la souffrance.

« Emily, c’est toi Emily ? Emily est revenue ! »

Lady Dockins avait tout d’une Cassandre moderne, le chignon presque défait avec de longues mèches qui s’en échappaient pour encadrer un visage bouffi d’avoir trop pleuré. Le radieux sourire s’effaça peu à peu tandis que montait de la gorge tremblotante, le grognement d’une chiene à qui on arrache ses petits.

« Non ce n’est pas elle ! Emily ! Où es tu, tout le monde te cherche ?! »

Il fallu trois domestiques pour enfin l’immobiliser. A présent une grande traînée rougeâtre s’étalait sur une des joues de la lady. Valentin frissonna en repensant à la longue main qui s’avançait pour que la femme mutile son propre visage. Pouvait-on en vouloir à une femme dont la fille avait été assassinée ?
On le fit entrer dans le salon, le maître de maison gisait dans un fauteuil, hagard, une bouteille de whisky pleine devant lui, deux vides à ses pieds. Néanmoins, même s’il ne regardait absolument rien d’autre que le sol, il parla.

« Veuillez excusez ma femme, monsieur. Nous traversons une rude épreuve…. Et un charlatan de médium a voulu l’embobiner en lui faisant croire que nous pourrions faire revivre notre chère petite…. Pitoyable n’est-ce pas, qu’à l’heure où la science fait tant de si belles découvertes, on puisse encore croire à la magie noire ?! »

Un rire gras et sans saveur vint ponctuer ce discours.

« Vous avez quelque chose pour moi, je crois ? Ah ! les ….petites douceurs…. Pour ma femme… Peut-être pourra-t-elle dormir un peu plus avec ça. Je vous remercie, jeune homme. Passez le bonjour à Mr Simons…un homme bien… »

Le carillon de l’horloge sur la cheminée appesanti le climat de la pièce encore plus. Valentin expliqua à l’homme la manière dont il pouvait utiliser les calmants achetés, tout en ayant la désagréable impression que celui-ci ne l’écoutait pas. Enfin, il put prendre congé. On ne le raccompagna pas, toute la maisonnée était morte, dirait-on.
Tandis qu’il traversait le couloir, un bavardage de domestique atteignit son oreille. Il y était question de la lady. Celle-ci s’était réfugiée dans la chambre de sa fille et refusait de la quitter à présent. De temps en temps, elle piquait des crises de colères et jetait des objets dans toute la pièce. Valentin repensa à cette chose qui avait brisé un carreau alors qu’il était dehors.
Il sorti, la porte ne grinça pas tandis qu’il la refermait derrière lui. Juste un silence mortuaire. Son pied buta alors sur quelque chose. Le projectile de tout à l’heure, au vu des bris de verre. Doucement, le jeune homme s’accroupit pour mieux voir de quoi il s’agit. C’est une poupée, une de celles au corps de chiffon mais à la tête de porcelaine. Mais la tête de celle-ci a éclaté dans sa chute. Il ne reste que le corps mou et pitoyable. Quelques bouts de porcelaine épars brillent un peu dans l’herbe verte. Parfois, une ou deux mèches de cheveux y restent accrochées.
Valentin lâcha le tout, presque nauséeux. Dans quel monde vivaient-ils pour que leur quotidien soit ainsi fait de choses si tristes ? Et le désespoir poisseux s’accrochait à eux pour leur pomper le sang…
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Michaël Detxo
Peintre
Michaël Detxo


Fiche : Michaël Detxo

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MessageSujet: Re: Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins   Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins EmptyLun 23 Fév - 18:53

Les lourdes cloches font résonner leur chant dans Londres, déchirant la nuit de leur bruit grave. Trois coups. Je jette un regard par la fenêtre de mon atelier, qui m'offre une vue sur un unique lampadaire clignotant dans la nuit londonienne . Désespérant et terrifiant. Je ne sais que trop bien ce qu'il se passe là dehors. Meurtres, viols et sans doute pire encore.

Je referme le volet.

Je resserre mes cheveux dans ma nuque, il ne faudrait pas qu'ils tombent dans mes yeux aux mauvais moment. Je mélange, d'un geste rodé par l'habitude, les œufs et les pigments que je compte utiliser ce soir avant de saisir un fin pinceau, et de m'assoir face à l'unique toile éclairée de la pièce. Elle est pour l'instant entièrement peinte en noir. Je me mords un peu la langue, avant de poser les premiers coups de pinceau.

Rouge, jaune, bleu, les couleurs tourbillonnent sous ma main. j'en suis seul maître, et je puis décider de leur destin. Courbes et lignes se frôlent,se caressent et s'éloignent l'une de l'autre. Lentement, les formes apparaissent, d'abord vagues, puis se précisant de plus en plus. Ce que je vois dans mon esprit prend lentement forme sur la toile. Ils apparaissent face à moi.

Les yeux. Ses yeux.

Les doux yeux bleus de John, que je veux pouvoir immortaliser à jamais, afin que ce qu'il était ne soit pas oublié. Il mérite l'immortalité. Ne serait-ce que pour avoir réussi à me sauver, en cette poque où tant d'autres se seraient contentés de se détourner. Dans le meilleur des cas.

La bougie qui m'éclaire émet un faible crépitement, avant de s'éteindre. La faible lueur de l'aube filtre légèrement à travers mes volets. Ais-je donc peint tout ce temps? Tout ça juste pour dessiner deux yeux...

~*~


"-Mike, mon grand, ça ce n'est pas mon problème.

-Bordel, ferme là et contente toi de me donner ce que je te demande.

-Pas d'argent, pas d'échange. ET puis, pourquoi tu n'utilise pas...

-Ce n'est pas le mien.

-Il est mort, Mike. Il n'en a plus besoin.

- Je ne l'utilise pas pour ça.

- Dans ce cas, je ne peux rien pour toi. Reviens quand tu auras de quoi me payer."


Il me tourne le dos et disparait dans la brume matinale. Et merde! Pourquoi il a fallut que ça tombe maintenant? C'est impossible que tout me tombe dessus en même temps. ILS y sont forcément pour quelque chose, ILS doivent s'arranger pour que je ne puisse plus rien faire. ILS veulent m'obliger à utiliser l'héritage pour mon médicament.

Je ne LES laisserait pas faire. Je ne LES laisserait pas me contrôler...

Il faut que je vende une toile. Et vite. Il me faut de l'argent le plus tôt possible. J'ai besoin de ce que ce pauvre type aurait pu me vendre... Je sais pas combien de temps je peux tenir sans, et il ne me reste pas grand choses.

Furieux, j'entre dans le premier pub que je vois. Pas tellement pour boire, je n'ai certainement pas grand assez pour me payer grand chose. Je compte surtout essayer de trouver un charmant garçon, et passer le reste de la journée avec. Cela reste un excellent moyen de se détendre. Et je réfléchis mieux détendu.

Le serveur m'a l'air bien sympathique.

~*~


Je rejette les couvertures sur le corps chaud couché à côté de moi. Les deux yeux de John me fixent, et semblent me reprocher mon choix. Je n'ai aucun souvenir pourtant de l'avoir déplacé dans ma chambre... Quelle importance? Ce n'est qu'un tableau...

Mais qu'il arrête de me fixer, par pitié... John, je t'en supplie...

Je m'éloigne, et passe derrière le tableau. Je ne peux pas supporter ce regard, je ne le peux plus. Qu'il arrête de me VOIR ! Qu'il me laisse qu'il me...


"...Une récompense de 1000 livres..."


C'est marqué sur le journal. En grand. Mes yeux sont tombés dessus en fuyant John. C'est un somme monstrueuse, quelle que soit la tache qui attend celui qui la mérite. 1000 livres... J'aurais largement de quoi me payer mon médicament...

Je commence ma lecture de l'article.
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Thomas W. Northumbry
[Admin] Aristocrate
Thomas W. Northumbry


Statut : Lord
Fiche : Shadow

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MessageSujet: Re: Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins   Première partie: les 1000 livres sterling de la famille Dockins EmptyDim 1 Mar - 15:49

C’est très mal d’écouter aux portes, mais en général particulièrement instructif. C’est bien entendu la raison principale pour laquelle je suis actuellement agenouillé dans la poussière du couloir des domestiques, l’oreille collée au panneau de bois alors que mon père parle avec un de ses fabuleux amis biens sous tous rapports.

Le pire est qu’il m’a collé le fils de cet ami dans les pattes et que je ne sais pas comment m’en débarrasser. Bon, ok, pour le moment, le mioche de huit ans me cherche dans tout le manoir car je lui ai tout naturellement suggéré de jouer à se cacher et il a accepté avec un plaisir non dissimulé. Maintenant je crois qu’il va me chercher un bon bout de temps car je ne lui ai pas montré la porte dérobée qui mène à ce couloir.

Ce que dit mon père est instructif et je me dois d’écouter si je veux être au courant des dernières nouvelles. Il veut toujours que je suis un bon petit Lord en puissance mais il ne me laisse pas parcourir les articles des journaux, comment veut-il que je sois au courant des dernières nouvelles si tout ce que j’apprends, c’est par la bouche de ma mère ? Elle, qui continue à me gâter comme si j’avais encore trois ans et qui trouve que je suis trop jeune pour tout ce qui fait l’intérêt d’être un garçon de mon âge.

Je manque de pousser un cri, et je remercie quelque peu l’éducation qui m’a formaté, quand j’entends que la reine de Cœur a fait une nouvelle victime. Une petite fille encore, une noble … Je remercie le ciel que les garçons ne soient pas inquiétés car ma liberté pourrait s’en ressentir. Mais au-delà de la tragique nouvelle et de l’affirmation de l’incompétence de la police, c’est la somme qu’il ne cesse de répéter qui a faillit me faire repérer.

Il faut dire que lui se moque ouvertement des 1 000 livres, c’est une goutte d’eau dans sa fortune, mais moi cela pourrait fort bien me plaire. Car oui, ce n’est pas parce que mon père est riche que je le suis aussi. Je ne manque de rien, il est vrai, mais je ne peux pas profiter de son argent comme bon me semble. Je n’ai presque plus de tabac, presque plus d’argent pour en acheter de nouveau et j’ai pris la décision fatidique de devenir le plus rapidement possible un homme. Et pour cela, si je veux conserver un minimum d’anonymat, il faut de l’argent aussi. Alors 1 000 livres c’est quelque chose d’inespéré.

Enfin bon, capturer la reine de Cœur c’est aussi inespéré pour moi seul. Il faudra que je partage. En comptant rapidement, 100 livres pourraient fort bien me suffire pour un moment. Mais je dois en savoir le plus possible sur la reine de Cœur et pour cela, mon poste d’observation est exceptionnel.

La discussion se poursuit sur le bien fondé des recherches menées par la police et je dois dire que j’en apprends de plus en plus et que cela va vite devenir très intéressant. Je me colle encore plus à la paroi, ne sentant pas la présence dans mon dos. La dite présence finit par me sauter dessus sauvagement et par nous faire tomber tous deux dans la pièce sous le regard effaré de nos pères. Car oui, le mioche m’a retrouvé et il est en train d’exulter de joie. Moi par contre je me dis que l’exultation ne sera pas pour tout de suite. Je suis allongé de tout mon long sur le tapis précieux, le pantalon couvert de poussière, la veste débraillée, la chemise à moitié défaite et un air que je sens coupable inscrit sur le visage. Je me dois de me reprendre, mais c’est difficile quand un môme s’accroche à moi en hurlant qu’il m’a trouvé que c’est à lui de se cacher et qu’il ne comprends pas pourquoi j’avais l’oreille contre la porte.

Mon visage perd lentement toute couleur alors que le regard de mon père se fait plus grave. Bon, je suis dans le pétrin jusqu’au cou et je sens que je ne vais pas être particulièrement heureux de la sanction qui va m’être infligée. Alors que la surdité aurait pu me sauver, oui à force d’entendre les cris poussés par le petit, j’aurais presque pu devenir sourd pour un moment, son père trouve le moyen de lui demander de se taire et de me lâcher, ce que ce lâche fait avec un sourire d’excuse trop mignon pour être honnête. Je sens qu’il est fourbe et profondément dangereux, je suis même certain que c’est mon père qui lui a demandé de me mettre dans une situation pareille.

Je me redresse en baissant la tête, je suis grillé, cela ne servirait à rien de nier.

« Je suis déçu Thomas, déçu et particulièrement furieux de ton comportement digne d’un enfant des rues ! »

Bon ok, jusque là tout va bien, je me fais l’impression de tomber du haut de Big-Ben et d’attendre le choc douloureux.

« Tu es maintenant trop vieux pour recevoir une correction comme tu la mériterais pourtant, mais n’estime pas que tu vas t’en sortir ainsi. »

Je ne dois surtout pas dire le moindre mot ni même relever la tête, je sais que cela me vaudrait la correction qu’il pense que je mérite. Le silence des deux autres est omniprésent et je sens que le plus dur va être la chute qui ne va pas manquer.

« Ta mère a toujours refusé que tu ailles étudier loin de Londres, mais je crois que c’est ce qui t’attends à présent. Un internat te fera le plus grand bien. Tu pars demain. »

Je sais que je ne dois pas relever la tête mais je ne peux m’en empêcher. Il n’a pas le droit de décider ainsi de ma vie, il n’en a pas le droit. Je sens que des larmes vont finir par couler si je parle mais une fois encore je ne peux m’en empêcher.

« Cela vous arrangera Père, d’être enfin débarrassé de ce fils qui vous fait honte. Vous souhaitez que je parte, très bien, mais n’attendez pas à ce que j’entre dans un internat. Je vais quitter ce manoir et m’installer dans les rues de Londres à la place. Je crois que cela sera excellent pour votre réputation. »

Je le vois approcher et je sens la main sur ma joue avant même la douleur. La giffle a été forte et violente, mon cou s’est tourné sous le choc et j’aurais presque pu tomber. Mes yeux se voilent alors que la colère monte en moi. De quel droit ose-t-il me frapper en public ? De quel droit ose-t-il régir ainsi ma vie ? Je me plante devant lui, le défiant du regard de recommencer alors qu’il fixe ma joue rougie.

Je détecte un soupçon de peine dans ses yeux et je sais qu’il regrette déjà son geste, mais cela n’apaise pas ma hargne à son égard. Il cherche en permanence à me contrôler alors qu’il devrait l’avoir compris, il n’en a plus le pouvoir depuis bien longtemps. Les deux autres spectateurs de la scène commencent à reculer, un repli stratégique pour sortir de la pièce et nous laisser seuls. Mais je ne compte pas les laisser faire.

Mon corps est particulièrement tendu face à cet homme que je hais à présent. Je sais que mon comportement et ma haine sont inutiles, il n’est pas violent, il est simplement trop présent pour moi. Je cherche uniquement à lui montrer que je ne suis plus un enfant, que j’ai besoin de liberté alors que lui cherche à me maintenir dans cette prison dorée.

« Mais ne partez pas, mon père a certainement encore beaucoup à vous apprendre. Comment frapper votre fils et le réduire à l’impuissance peut-être ? Ou bien alors comment faire pour qu’il vous respecte non pas pour ce que vous êtes mais par peur des coups ? Ou bien également… »

« Silence ! »

L’ordre a claqué comme un fouet. Je toise l’homme en face de moi avec toute la haine que je peux mettre dans mon regard, je ne baisserai pas la tête, je ne baisserai pas les yeux, il est hors de question que je le laisse gagner cette bataille. Son ami s’approche de lui et pose une main sur son épaule avant de lui parler à l’oreille. Le mioche me regarde avec un air mêlant la honte et l’envie, je le regarde une seconde à peine, mais cela suffit pour qu’il pâlisse. Il est parfait, un vrai noble en puissance, incapable de résister à un regard un peu appuyé.

Mon regard se porte à nouveau sur l’homme qui se dit mon père et je déteste le sourire qu’il affiche. Je sais que la sanction va être douloureuse, j’ai remis en cause son autorité et je dois en payer le prix.

« Tu veux vivre dans les rues ? Et bien prouve moi que tu le peux ! »

Mon visage doit être impayable car il ne cesse de sourire. Je ne comprends pas ce qu’il cherche, il me laisse faire ce que je désire ? Ce n’est pas normal, pas logique, pas habituel.

« Père ? »

« Tu m’as bien compris, je te laisse partir dans les rues. Mais si tu franchis les grilles du manoir, ne revient pas avant huit jours sinon c’est internat. Et n’espère pas avoir le droit de prendre de l’argent avant de partir, ni même le moindre vêtement, tu pars immédiatement ou pas du tout. »

Mon souffle se fait court, particulièrement court. Il ne pense pas ce qu’il dit, il sait que je ne… Ah non, il le sait, je ne peux pas accepter ce marché selon lui. Son ami lui a suggéré cette option mais ils pensent tous deux que je ne pourrais pas survivre dans les rues. Je ne vais pas partir c’est impossible, c’est une menace en l’air que j’ai formulée. Cette leçon est censée être la plus douloureuse, me soumettre à sa volonté, et bien soit, qu’il voit ce que je suis réellement.

Je détache le cordon de soie noir autour de mon cou et le jette à ses pieds avant de m’avancer vers la sortie. Il croit certainement que ma chambre va être ma destination, mais j’emprunte le chemin du hall. Il me suit, je le sais et avant de passer les portes menant vers le jardin je me retourne et lui lance à la volée.

« Je serais là dans huit jours, à moins que la rue ne me plaise et que je décide d’y rester ! »

Je ne l’écoute même pas et pars en courant vers les grilles du manoir. Mes joues s’embuent de larmes mais je ne cèderais pas. Il m’a testé et il a perdu, j’ai gagné pour la première fois de ma vie, je suis libre, totalement libre de mes actes et de mes actions.

Le manoir est si proche de Mayfair que j’y suis en quelques minutes. Enfin, je me décide à terminer ma course et à m’asseoir contre un mur. Mon comportement est certainement totalement immature, je sais que je vais avoir du mal à survivre, mais ce n’est pas pour cela que je vais céder. Je n’y retournerais pas avant huit jours, je ne veux pas céder. En attendant, je vais bien trouver quelque chose à faire pour vivre. Les rats survivent toujours et je ne vaux pas moins qu’eux.

Je me relève fièrement et malgré les regards désapprobateurs sur ma tenue plus que débraillée, je fends la foule en direction de la Tamise, là je vais pouvoir choisir le quartier qui m’accueillera et qui sait, peut-être trouver des informations sur ce qui me vaut cette liberté.
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