Voilà donc, comme dit, j’ouvre un sujet littérature et j’inaugure avec mon auteur fétiche, Guy Gavriel Kay, auteur canadien de Toronto ayant notamment travaillé avec Christopher Tolkien sur l’édition posthume du Silmarrion, de JRR Tolkien.
Il est l’inventeur de ce qui sera appelé la Fantasy Historique. La particularité des romans de Kay est en effet de prendre un évènement historique bien précis qu’il transpose dans un univers fantastique afin d’en faire la métaphore de l’Histoire avec un grand H.
Pourquoi j’aime ses livres ? La richesse de l’écriture, la tristesse et le désespoir sous-entendu derrière les mots, les différentes thématiques abordées des triangles amoureux, des amours contrariés, de ceux inavoués, de ceux bien claironnés, les couples et triouples en veux tu, en voilà, une sublimation totale de l’amour, quel que soit le sexe, je dis oui !
Le traitement réservé aux personnages est tel que tous nous sont attachant, aucun manichéisme, des dialogues puissants et lyriques, ça fait de bien de pouvoir se plonger dans des livres comme ça !
Livres :
La tapisserie de Fionavar (l’Arbre de l’Ete, le Feu Vagabond, la Voie Obscure) : Première ouvre (trilogie), de GGK, les livres ne posent pas encore ce qui sera l’univers de l’auteur avec ses références à l’histoire (quoique dès le second tome on fait appel à des legendes que l’on connaît bien) , La Tapisserie se veut être un hommage direct à la High Fantasy, initiée par Tolkien.L’auteur choisit de reprendre à son compte des thèmes majeurs du Seigneur des Anneaux, pour créer sa propre fresque épique.
L’Histoire : 5 jeunes gens de notre monde sont transportés dans celui de Fionavar, le premier de tous les mondes, celui où nous renaîtrons tous à la toute fin.
Bon, dit comme ça, ça fait petit roman pour ados, d’accord mais il ne faut pas s’y tromper, ainsi les héros ne sont pas des Harry Potter and co, mais des étudiants ayant déjà une bonne expérience de la vie derrière eux. On y retrouve des éléments bien connus comme un anneau de pouvoir (ici au plan secondaire), des êtres lumineux nous rappelant les elfes, un peuple de cavaliers, une menace à détruire…
Certains crient au repompage honteux, personnellement j’ai adoré, voyant bien plus cela comme un hommage au grand maître Tolkien. Qui plus est, les deux univers décrits sont bien plus différents dans leur approche, ainsi Fionavar est un monde brutal, la violence autant psychologique que physique est belle et bien présente.
Autre source d’inspiration dès le second tome : la légende Arthurienne (dont Tolkien lui-même s’inspira pour son SDA). Ainsi, nous sera présenté l’un des plus célèbres triangles amoureux de l’Histoire.
Bref, tentez le coup, ne vous bornez pas à n’y voir qu’une pâle copie des aventures de petites personnes aux pieds poilus, j’espère que vous y prendrez autant de plaisir que moi :p
Tigane : Second Roman de l’auteur, celui qui me l’a fait découvrir, Tigane est un roman magnifique et puissant, se passant dans une relecture de l’Italie de la Renaissance, dans un monde avec des sorciers qui ne font pas vraiment de magie blanche. Tigane, c’est l’histoire d’un nom, d’une région autrefois riche et puissante mais dont l’amour d’un père a ôté presque tout souvenir aux gens. En effet, la Palme, divisée en plusieurs régions, fut envahie par deux grandes puissances avec chacune à sa tête, un sorcier. Brandin d’Ygrath, l’un d’eux, voulut offrir à son fils préféré, Stevan, la plus riche des régions du territoire de la Palme qui lui était attribué, mais celle-ci résista avant de finalement tomber, après avoir tué Stevan. Fou de douleur, Brandin lança un sortilège terrible pour écraser cette région bien plus violemment que par le pillage et la colonisation.
A partir de là, nous suivrons le parcours d’un prince déchu et de ses compagnons, qui veulent faire retrouver leur liberté à la Palme ainsi que son nom à leur région natale.
Véritable réflexion par rapport à son identité face à son pays, Tigane est beau, Tigane est intelligent et…. Baerd/Alessan *o*
Une Chanson d’Arbonne : Véritable ode à la femme et à l’amour courtois, Une Chanson d’Arbonne se passe dans un Moyen-Age fantasmé, dans ce qui se rapproche de la Provence et du Languedoc, en Arbonne, pays des troubadours. Avec le terme de la paternité cachée, reniée ou recherchée l’auteur tisse le portrait de ce pays gouverné par une femme, qui adore une déesse et devra faire face à son voisin, pas très girls power. Ce livre est sans nul doute l’un de mes préférés, des personnages torturés, des romances gâchées qui ne peuvent se faire, une petite note d’espoir quand même, des personnages charismatiques… *o*
Ici, l’auteur d’inspire de la croisade des Albigeois contre les Cathares.
Les Lions d’Al Rassan : Cette fois-ci, c’est à la reconquista ainsi qu’à la légende du Cid auquel s’intéresse Guy Gavriel Kay. Encore une fois, on retrouve tout au long du récit un triangle amoureux, bon je déteste tout ce qui est comédie romantique, tout le tralala mais là, j’adore *o* ne serait-ce que par la dimensions lyrique des personnages. Encore une fois, toute l’histoire possède un lourd parfum de fatalité, de choses qui jamais ne pourront revenir à leur état normal, j’aime ! (Ammar/Rodrigo powa ! )
Le Dernier Rayon de Soleil : Cette fois-ci, c’est l’histoire des Viking, leurs raids en France et en Angleterre qui construisent le squelette de ce roman. Encore une fois on y retrouve la thématique du deuil, de la reconstruction de soi, de ce que représente l’image parentale lorsque celle-ci est trop lourde à porter. On se laisse voguer au rythme du récit, voyage initiatique autant pour les jeunes protagonistes que pour les vieux, chacun cherchant à se reconstruire à sa façon, parfois dans la destruction.
La Mosaïque de Sarance (le chemin de Sarance, le Seigneur des Empereurs)
A travers Sarance, c’est Byzance que cherche à recréer Guy Gavriel Kay, avec la construction de la Basilique Sainte Sophie. On suit ici le chemin d’un mosaïste veuf et désabusé, qui a perdu tout désir, toute espérance. Avec Sarance, ce sera l’univers des complots de cours, des jeux de pouvoir et des courses de char, qui l’attendront.
Série de deux volumes, même si ils ne m’ont pas déçus, ces livres ne sont pas parmi mes préférés, peut-être parce que le contexte m’évoquait un peu trop pour moi mes cours de latin XD Encore une fois les personnages sont magnifiquement décrits, de même que leurs sentiments, tous excellent de charisme et de gloire et les drames qui les touchent ne nous font pas rester insensibles…
Il faudrait que je le relise plus tard, bien plus tard, afin de mieux appréhender l’univers.
Œuvres non parues en France :
Beyond This Dark House : recueil de poèmes, il faudrait que j’essaye de le lire XD
Ysabel : trouvable en anglais ou bien dans sa version québécoise, Ysabel reprend quelques personnages de la Tapisserie de Fionavar et se situe dans notre monde. On a ici affaire à une œuvre plus fantastique que fantasy. Là encore, je me demande si j’ose la vo… affaire à suivre !
Note : Dans toutes ces ouvres, GGK fait référence à Fionavar, sous diverses appellations (Fionvarre, Finavir…) comme dans le monde dans lequel tous nous renaîtront. C’est l’espoir d’un Paradis à atteindre pour les amants qui ne peuvent être ensemble (ex : La Chanson d’Arbonne, Tigane..)
Cette petite touche mélancolique est également, pour moi, un des ingrédients qui me charment le plus dans tous ces livres.
Voilà, voilà, en espérant vous donner envie !
Lisez-bien, je fait une interro dans un moi ; p
