Black London
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 Lizbeth Hill

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Lizbeth Hill

Lizbeth Hill


Statut : Lady
Fiche : *je fais ça de suite*

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MessageSujet: Lizbeth Hill   Lizbeth Hill EmptyLun 6 Avr - 15:52

-§o§- Fiche d'identité -§o§-

NOM : Hill
PRÉNOM : Lizbeth
ÂGE : 31 ans
SEXE : Féminin

STATUT : Lady. Ce statut lui est donné dans le but de ridiculiser les dames de bonne famille qui voient leurs époux ravis par Lizbeth.
EMPLOI : Gérante du Hoopers’Hotel
ÉTAT CIVIL : Lizbeth serait une femme mariée, mais qu'importe. Elle est maintenant la femme de tout Londres.
NATIONALITÉ : Iranienne
FAMILLE : Mohamed était un riche père de famille et possédait trois femmes: Anissa, Leïla et Zora. Anissa était la mère de Lizbeth. Elle fut plus tard échangée contre trois chameaux car elle fut qualifiée comme « incapable de mettre au monde un individu de sexe mâle ».


-§o§- Fiche biographique -§o§-

DESCRIPTION PHYSIQUE :
Lizbeth est une femme de grande taille, à l’allure lente et lascive. Ses hanches ondulent sans aucune retenue lorsqu’elle avance de son pas félin attirants regards tentés ou mesquins. Ses gestes sont toujours appliqués et harmonieux de telle sorte qu’ils pourraient aisément rivaliser avec ceux de n’importe quelle jeune fille de bonne maison. Au premier regard, elle semblerait chaste et effacée, cependant il n’en est rien.
La jeune femme et l’image même des bas fonds. Si ses gestes et son allure attirent c’est uniquement dans le vice. Le profil mystérieux de cette dame exotique est un appel à l’exotisme alors très à la mode à Londres. Son regard et ses longs cheveux lisses n’ont cependant pas la chaleur espérée… Lizbeth a la particularité d’être albinos. Ses cheveux ne sont donc pas d’ébènes et son regard n’évoque pas les plaines désertiques qui font rêver tant d’âmes mélancoliques. Blonde comme les blés, la jeune femme a un teint d’albâtre et des orbes pâles, légèrement teintées d’émeraude. Physiquement contradictoire, elle inspire autant les terres brûlantes que les espaces glacés. Cependant, lorsqu’elle attire ses clients dans le noir, ces derniers n’ont alors plus aucun doute sur sa provenance.
Mais son paraître et ses manières n’ont aucune similitude avec ses apparats.
Lizbeth est la vulgarité même, les artifices peu onéreux et les senteurs bon marché. Son parfum de musc sorti de quelques marchés douteux entêtent et insupportent. Certaines langues vous diront que c’est sa manière à elle de faire consommer aux clients de l’alcool, pour diminuer leur odorat. Mais sans doute cacherait-elle ainsi une propreté inexistante ? Elle peint ses larges lèvres d’un rouge vif, tant et tant qu’elles sembleraient être de grosses fraises pulpeuse dans lesquelles il suffisait de mordre pour connaitre les plus profonds péchés. Ses accoutrements sont outrageux, très courts et colorés, mais aussi très vieux. Elle ressemble à s’y méprendre à un vieil oiseau des îles défraichi qui tente par tous les moyens de faire oublier à ses admirateurs qu’il perd chaque jour ses plumes. Ses corsets serrés maladivement laissent deviner une mince poitrine et les jambes dépassant de ses jupons bariolées sont bien trop minces. Lizbeth ne mange pas tous les jours à sa faim et on le devine au premier coup d’œil. Loin sont les vastes salons bourgeois où les filles de joie se goinfrent de fraises enrobées de chantilly. Au Hoopers’Hotel, chacune mange ce qu’elle trouve. Cependant, ce fond de délabrement semble plaire même aux amants les plus fortunés. Certains prétendent que la patronne plait particulièrement à cause de son mystérieux passé. Qui veut prétendre connaître l’amour du Désert doit passer par la jeune patronne, c’est ainsi. Il n’y a au fond aucune différence avec l’amour londonien mais les gens ont le don de se mettre de fausses idées en tête et finissent par y croire eux même.

CARACTÈRE :
Si un mot pouvait qualifier à la perfection la jeune femme, ce serait sans doute « liberté ». Trop longtemps enfermée dans des cages d’or ou de bois, Lizbeth se promet de ne jamais plus appartenir à personne, allant jusqu’à vouloir posséder le plus de personnes possible. Son métier lui convient donc à ravir, même si les dangers sont grands. Certaines filles travaillant au Hoopers’Hotel sont atteintes de la syphilis dont une en phase terminale. La regarder était devenu pour Lizbeth un supplice, mais elle ne pouvait pas se résoudre de la jeter dehors malgré l’odeur nauséabonde qui se dégageait de la malade. La jeune femme avait un cœur immense et ressentait pour ses employées un instinct maternel inconsidéré. Peut-être était-elle elle-même atteinte de la syphilis et aucun symptôme n’était encore survenu ? Si c’était le cas, elle espérait que les filles s’occupent d’elle. Etre rejetée et chassée à la rue serait une disgrâce finale qu’elle ne supporterait pas. La patronne avait une fierté hors du commun qu’il était dangereux de blesser. Sure de sa supériorité dans son hôtel, elle ne laissera jamais un mot de travers se dire sur sa personne dans ses lieux. Si des amusements disgracieux sont autorisés, elle ne tolérera pas un geste dominateur de la part d’un client sur l’une de ses filles.
Lizbeth a cependant un vice, la cupidité. De l’argent, elle en a peu et pourtant elle l’aime bien plus que de raison. Certains disent même qu’elle en possède une grande quantité sous ses planchers mais qu’elle préférait de loin le garder pour le respirer plutôt que d’offrir un tantinet de confort à son vétuste hôtel. Ayant grandi dedans, la jeune fille est désormais malheureuse d’en manquer autant et compte chaque jour sa monnaie jusqu’à la plus misérable pièce pour être sûre de ne pas avoir été bernée par un quelconque client. Si cela devait arriver, sa haine serait sans limite. Pour des affaires d’argent, Lizbeth n’aurait pas réfléchi avant d’avoir recours au vol ou au meurtre. Ayant déjà en main ces pratiques, elle n’hésiterait pas à les refaire une fois encore.
De l’humour, la jeune fille n’en manque pas, pire encore, elle raille tout ce qu’elle voit, jusqu’à sa propre personne. La patronne est une véritable hyène qui aime à plaisanter sur son prochain pour sa propre gloire, et qu’importe les blessures que cela inflige. Son rire est communicateur, grinçant et insupportable. En général, quand Lizbeth rit, les autres filles de la maison ne peuvent s’empêcher le plus léger sourire. Ainsi existe la gérante du Hoopers’Hotel, fanée, railleuse, cupide mais libre et aimante. Si vous savez lui plaire, elle ne pourra rien vous refuser.

AIME : L’argent est pour Lizbeth une passion dévorante.
N'AIME PAS : La soumission la répugne au plus haut point.

CASIER JUDICIAIRE : Lizbeth a assassiné ses maitres lorsqu’elle était domestique en France. Son retour dans ce pays la condamnerait donc à une mort certaine de la part de la justice.
AUTRES : Lizbeth est une femme stérile.


-§o§- Infos pratiques pour les admins -§o§-

COMMENT AVEZ-VOUS CONNU CE FORUM : Par Ruth ! On avait envie de refaire du RP ensemble, et ce sera ici !
AVEZ-VOUS D'AUTRES PERSONNAGES SUR CE FORUM : Non


Dernière édition par Lizbeth Hill le Lun 6 Avr - 20:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lizbeth Hill   Lizbeth Hill EmptyLun 6 Avr - 15:54

HISTOIRE

L'Histoire de Lizbeth est selon beaucoup une légende, selon d'autres la réalité. Vous croirez ce que bon vous semble…

A sa naissance, Lizbeth avait pour prénom Saïda. Née dans une riche famille Iranienne, elle ne fit pas le bonheur de ses parents. Mohamed, son père, se désolait de ne pas avoir reçu d’Allah un fils, quant à Anissa, sa mère, fut horrifiée d’avoir mis au monde un enfant blanc. Croyant à une malédiction, elle entreprit d’aller la noyer à la rivière, aidée des autres femmes du harem. Ces dernières, aises du malheur de la concubine emmaillotèrent l’enfant avec joie, bavardant gaiement et parlant à qui mieux mieux des prochaines festivités religieuses. Elles allèrent en fière procession au bord de l’eau sans rien dire à leur époux et commencèrent à baigner l’enfant hurlant dans l’eau tiède quand une voix puissante se fit entendre:

-Que faites-vous donc, femmes ?

Les concubines se turent et se retournèrent vers l’homme qui venait de parler. C’était Ibrahim, un Imam à forte influence qui, attiré par l’anormale gaité des jeunes femmes, s’était précipité hors de sa mosquée.

-Comment donc osez-vous châtier un enfant sans me l’amener d’abord ? Montrez-le moi.

Pour toute réponse, elles s’écartèrent de l’enfant qui maintenant ne criait plus tout en resserrant leurs voiles sur leurs magnifiques visages. Mohamed n’avait pris que trois femmes, mais ces dernières étaient les plus belles de la ville et attiraient la convoitise de bien d’hommes. Elles avaient pour ordre de ne jamais sortir seules et de toujours rester discrètes. A ce moment même, elles avaient bafoué ces deux règles.
L’Imam releva le bébé albinos et fixa intensément ses yeux émeraudes. Ses lèvres s’entrouvrirent de stupeur et d’admiration. Jamais encore il n’avait vu de chose pareille et il ne tarda pas à en tirer une conclusion:

-Cet être est un Don d’Allah, elle représente l’astre Lunaire parmi nous, enfants du soleil. Soyez punies, femmes, de votre inconscience !

Fou de rage, le religieux raccompagna les concubines à leur demeure, conta le sacrilège de ces impudentes à Mohamed et repartit seul dans sa mosquée, écoutant avec délice les cris de douleur des épouses qui se faisaient abondamment fouetter.


***

L’enfance de Saïda fut mouvementée. A cause des mauvais traitements des concubines lors de sa naissance, elle fut interdite d’entrée au harem. Mohamed la confia à une nourrice brusque et sévère qui lui apprit à devenir une épouse parfaite. Son éducation se résuma à l’apprentissage de la couture, de la cuisine, de l’entretien d’une maison et du Coran. Même si les femmes vouées à un avenir fortuné ne devaient jamais rien faire de plus que se prélasser elles avaient pour obligation d’apprendre à entretenir les alentours de leur époux. On ne savait jamais. Si l’homme perdait toute sa fortune aux jeux, la femme devait être capable de se soumettre et de lui porter soutien en abandonnant sa luxueuse existence.
Chaque semaine, Saïda recevait la visite d’Ibrahim qui veillait à sa bonne santé et vérifiait qu’elle apprenait bien sur le bout des doigts les versets coraniques. La petite fille plaisait à l’Imam et ce dernier promit à Mohamed de lui faire un heureux mariage. Cependant, les familles étrangères refusaient de donner l’albinos à leur fils. Ils craignaient une quelconque malédiction, une maladie infâme et ce malgré les démentis d’Ibrahim. Mohamed était un homme riche, et beaucoup pensaient qu’il avait soudoyé l’Imam pour qu’il le débarrasse de sa fille. Saïda, elle, restait sagement dans son coin. Elle n’avait aucun avis sur tout ce qu’il se passait autour d’elle. Elle n’avait pas même le droit de penser. Elle admirait seulement les allers-retours de ses proches et priait aux heures appropriées Allah, lui demandant de lui trouver bientôt un fiancé honorable. Elle admirait avec curiosité les concubines de son père et enviait leurs accoutrements magnifiques. Bientôt, elle serait aussi mariée, pourrait dessiner au henné de somptueux dessins sur ses mains blanches et porter un voile flottant sur son visage hyalin. A travers les jalousies, la petite fille sentait avec plaisir les odeurs fruitées du souk, écoutait les tentants cris des commerçants et regardait la foule houleuse se bousculant dans les fines artères de la ville. Comme un gros chat ronronnant, l’immense marché faisait vivre les autochtones dans une joyeuse pagaille enivrante. Saïda aurait aimé plus que tout rejoindre les ménagères dans ce brouhaha intense, mais elle n’en avait aucun droit. Bientôt on lui trouverait un époux, et telle sa mère elle resterait cloîtrée, gardée jalousement. Sa mère… elle ne lui avait jamais parlé, jamais sourit. Elles n’avaient pas le droit de se regarder ni même de se croiser. C’était la punition d’une femme qui avait voulu tuer son propre enfant. Saïda ne souffrit aucunement de cette séparation. Cette femme à l’allure lascive n’était pour elle qu’étrangère sans importance.

-Ma fille, nous t’avons trouvé un époux.

Mohamed entra, suivi d’un homme déjà avancé en âge et d’un jeune page. L’homme mûr était son promis, mais ce fut le page qui attira l’attention de la fillette.
Le mariage était prévu pour l’après sécheresse, il durerait un mois, comme le voulait la coutume et déballerait les flots de richesse des deux familles. Le promis avait déjà une vingtaine de femmes et pas moins d’une cinquantaine d’enfants. Certaines de ses concubines ne pouvaient déjà plus enfanter et l’homme ne pouvait se résoudre à arrêter peu à peu sa lignée. Ainsi ouvrait-il un nouveau harem composé de nouvelles jeunes beautés. L’idée ne plaisait pas à Saïda, pourtant elle savait qu’elle n’avait pas le droit de désobéir. Elle regardait du coin de l’œil le jeune page qui rougissait sous ses yeux transparents et elle se rendit compte à ce moment précis que malgré son handicap physique, elle était capable de plaire aux hommes.


***

Saïda venait d’avoir quinze ans lorsqu’elle revêtit le voile du sacrement marital. Toute la grande noblesse se trouverait à ses noces, jusqu’au calife en personne. Pourtant, elle n’avait pas peur. Elle savait que sa vie serait un enfermement éternel, avec quelques sorties qu’elle n’aimerait sans doute pas pour honorer la couche d’un mari bien trop vieux pour elle. Mohamed avait l’air heureux d’engager sa fille. Elle ne pouvait pas le décevoir. Faisant bonne figure, la jeune fille sortit voilée et gracieuse au milieu des invités au bras de son géniteur.
On ne voyait rien d’elle qu’une petite main blanche. C’est cette main mystérieuse qui attira l’œil du puissant calife. D’un geste autoritaire, il fit taire chacun et ordonna à Mohamed de lui amener sa fille. Ce dernier fut bien forcé d’obtempérer.
Le calife releva les voiles de la future mariée et releva le menton de cette dernière. Jamais il n’avait vu de femme blanche, et cela parut lui plaire.

-Je te donne une propriété, deux terres et un troupeau de quinze chameaux contre ta fille, Mohamed.

Mohamed, abasourdi, croisa le regard dur du promis de sa fille. Ce dernier avait mauvaise réputation et certaines langues disaient que le déshonneur l’avait souvent conduit au meurtre. Le père de Saïda était un homme couard et sa perspective de pouvoir perdre sa petite vie l’effrayait bien plus que tout.

-Elle est promise devant Allah, je ne peux revenir sur ma décision.

Le calife leva un sourcil. On devinait la colère monter dans son puissant corps orné de gemmes puis sans crier gare il s’empara de la jeune fille. Mohamed tenta de s’interposer, mais il ne put faire face à la garde puissante du calife. Plus jamais il ne revit sa fille. La dernière image d’elle qui lui resta en mémoire était l’ombre d’un homme à cheval emportant un être frêle avec lui qui criait de frayeur.


***

Saïda fut mariée au calife Malek dans la plus stricte intimité. Cette dernière pensait déjà avec excitation aux robes, voiles et chaussures richement ornées qu’elle allait revêtir et aux journées de paresse qu’elle allait passer. Cependant, il n’en fut rien. Elle fut bientôt nommée favorite en titre du harem et dût suivre Malek partout où il allait. Cet homme, amoureux des guerres, passait le plus clair de son temps dans les déserts et Saïda était devenue une femme nomade allant de voitures à porteurs aux tentes sans jamais se plaindre. Petit à petit, elle se familiarisa avec son nouveau milieu et adopta quelques serpents capturés par les soins de sa dame de compagnie. Cette dernière se nommait Rachida et était devenue au fil des années une confidente et une amie de la favorite. Rachida enviait la beauté et les manières délicates de Saïda, la favorite désirait la liberté de sa dame de compagnie. Car si la vie de l’épouse du calife n’était pas cloîtrée comme elle le pensait, elle n’était pas moins prisonnière de la jalousie de son époux. Lors de leur premier voyage, un soldat voulut s’approcher de la favorite pour l’apercevoir. A peine eut-il croisé le regard émeraude de la jeune femme qu’un sabre lui trancha la gorge. Saïda fut recouverte de sang mais resta portant froide et indifférente, du moins en apparence. Elle savait que si elle avait le malheur de montrer le moindre geste d’apitoiement alors elle pourrait être soupçonnée d’adultère et être battue sans vergogne comme sa mère le jour où elle avait voulu la tuer.
Malek honorait la couche de son épouse presque chaque soir. Cependant, en cinq ans de mariage jamais Saïda ne montra le moindre signe de grossesse. Ayant eu déjà beaucoup d’enfants, l’homme savait qu’il était fertile. Il s’était promis de léguer toutes ses acquisitions au fils que lui donnerait la femme blanche, cependant Allah ne semblait pas entendre ses vœux malgré les nombreux sacrifices effectués en son honneur. Malek avait été jusqu’à sacrifier son fils ainé pour qu’il lui fut accordé une nouvelle descendance. Il n’en résulta que le suicide de la concubine qui avait enfanté le sacrifié. Devant tant d’horreur, la favorite restait toujours de marbre. En elle, la colère bouillait. Elle était un volcan qui ne devrait jamais entrer en éruption et qui autodétruisait ses entrailles fragiles.
Elle se souvenait des paroles de son père qui avait refusé de la donner au calife « Elle est promise devant Allah ». La volonté de l'être divin n’avait pas été comblée et maintenant il se vengeait.
Allah parut cependant ne pas apprécier du tout le sacrifice humain du calife. L’homme perdit en effet une guerre décisive et fut sauvagement décapité devant Saïda. Pour la première fois depuis son mariage, des larmes coulèrent le long de ses joues diaphanes. Cependant, ces larmes n’étaient pas la tristesse de la perte de Malek, mais toutes les douleurs qui s’étaient passées durant cinq années d’existence. Combien d’innocents étaient morts par sa faute ? Bien entendu, elle ne l’avait pas voulu et n’avait pas le droit de protester mais elle avait indirectement tué. Maintenant tout ceci serait terminé. Toutes les femmes du harem se suicidèrent en apprenant la mort du calife. Ainsi était la tradition. Quand un monarque mourrait, le harem ne devait plus exister et toutes devaient être enterrées dans un même tombeau.
Enfermée dans sa tente, Saïda leva un sabre. Derrière elle Rachida pleurait à petits sanglots la perte d’une maîtresse qu’elle portait en son cœur depuis le début de leur rencontre. Les ennemis vainqueurs ouvrirent violemment la tente. Sous l’effet de surprise, la favorite laissa tomber son sabre et fut victime cette nuit-là de viols à répétition.


***
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MessageSujet: Re: Lizbeth Hill   Lizbeth Hill EmptyLun 6 Avr - 15:55

-Tu as quoi à troquer, l’étranger ?

Sur une estrade, vêtue simplement d’un drap mité, Saïda attendait. Les vainqueurs de Malek avaient fini par la vendre en Arabie où elle finit sur le marché aux esclaves. Ce matin, un groupe français venu acheter quelques épices passait par là. Ils furent étonnés de voir une femme blanche en vente dans un pays musulman et voulaient l’acheter, qu’importe le prix.

-Tu dois me proposer un prix honnête, des femmes pareilles, tu n’en retrouveras pas d’autre en vente ! Elle attire la convoitise de beaucoup d’hommes ici, mais ils n’ont jamais d’objets assez intéressants pour en faire l’acquisition.

Les français se caressaient le menton avec intérêt. Les autres matelots de l'équipage de commerce déchargeaient tous les objets de valeur qu’ils conservaient dans la cale mais aucun ne sembla attirer l’attention du marchand d’esclave.

-Nous avons de l’or, beaucoup d’or.

Ces paroles prononcées ravivèrent une flamme intéressée dans l’œil de l’arabe. Il se frotta les mains avec contentement et demanda à voir le montant qu’on lui proposait. Ce qui s’étala sous ses yeux dépassa toutes ses espérances. Des jarres d’or emplies de pièces lui furent offertes et il se débarrassa sans regrets de la jeune albinos. D’après tout, cette dernière vieillissait et bientôt plus personne ne l’aurait regardée. Il en tirait un prix fabuleux et irait bien vite remercier Allah.

***

Le trajet en bateau fut pour Saïda un supplice. Elle servait parfois de jeux pervers aux marins et devait oublier tout ce qu’elle avait jusque là vécu pour changer de nom, d’habits et même d’histoire. Maintenant, elle était Françoise Chevalier, servante de maison et avait grandi dans un appartement de bonne au beau milieu de Paris. Sa mère était une pauvre couturière et son père cheminot. Il ne serait plus jamais question de voile. Maintenant, elle porterait de longues robes de bure et des chemisiers blancs. Ses cheveux seraient tenus en chignon sous quelques chapeaux blancs de bonne noués en gros nœud sous son menton. Elle apprit les simples mot de « Oui, Monsieur » « Bonjour Monsieur » « Bonsoir Monsieur » et on lui donnait quelques ordres par gestes. Jamais Françoise ne comprit l’intégralité du langage français, toutefois elle se débrouillait assez bien pour comprendre ce que désiraient ses maîtres et pour tenir seule une maison de grande envergure. Elle était au service de Monsieur er Madame de Ranvier, qui avaient trois enfants: Lise, Paul et Nicolas.
Quand elle ne travaillait pas assez vite au goût des maîtres, la bonne recevait des coups de bâton lourdement assénés sur ses reins fragiles. Françoise se confondait donc en excuses et donnait tout son cœur pour se dépêcher davantage.
Petit à petit naquit en elle un besoin de liberté hors du commun. Elle avait besoin de décider seule de sa vie, de ne pas rendre de comptes sur ce qu’elle allait faire le jour même ou le lendemain, de vivre enfin. Parfois, ses yeux verts étincelaient lorsque ses maîtres lui faisaient une désagréable remarque mais pourtant elle obéissait encore et encore, toujours avec autant de zèle. Cependant, ses orbes émeraudes commençaient à effrayer la petite Lise qui pleurait à chaque fois qu’elle croisait son regard. Un soir, alors qu’elle s’occupait du jardin, Françoise trouva un serpent qui se faufilait entre les herbes. Lentement, elle prit l’animal et l’enroula autour de sa gorge transparente. Elle ferma les yeux avec délice. Ce contact visqueux et frais lui rappelaient de lointains souvenirs. Elle se permit de faire en cet instant ce qu’elle ne faisait plus depuis trop longtemps: rêver.
Un cri strident retentit derrière elle. Paul qui avait vu toute la scène avait amené Monsieur de Ranvier sur le perron afin qu’il put seul constater les faits.

-Père ! Elle est possédée ! Elle communique avec Satan ! Lise pleure quand elle rencontre son regard, c’est parce qu’elle a les yeux du diable ! Elle va nous maudire tous si nous ne la faisons pas baptiser !

Il fut donc convenu dans la demeure des Ranvier que la bonne devait entrer dans la vie religieuse de la famille. Durant toute la soirée, l’esprit de Françoise fut brouillé. Ils avaient tout changé en elle, l’identité, les accoutrements, les habitudes… Mais ils ne lui enlèveraient sans doute pas ses convictions. Son cœur était attaché aux valeurs que Mohamed et Ibrahim avaient mis en elle, c’étaient les derniers trésors de son esprit et elle ne les laisseraient pas partir en fumée. Avec les derniers charbons de la cheminée, la bonne se dessina le mauvais œil sur la main. La nuit allait être longue.
La lune scintillait dans le ciel d’été, une légère brise faisait bruisser les feuilles du jardin. De son pas de velours, Françoise entra dans la chambre conjugale du couple de Ranvier et les assassina de sang froid avec le couteau à pain. Il n’y eut aucun cri, aucune souffrance. Ils étaient morts fauchés par surprise dans leur sommeil. Le crime était propre, net, et longtemps Françoise admira les rubis qui suintaient sur le parquet. Consciente qu’elle serait bientôt poursuivie pour crime, elle vola l’or qui se trouvait dans le coffre de Monsieur et partit de la maison, laissant en vie les trois enfants qui dormaient à poing fermés. Cette place de bonne avait été en fin de comptes fructueuse. Elle lui avait permis de murir et de s’affirmer en tant que femme. Plus personne dorénavant ne déciderait de son destin. Une nouvelle vie s’offrait à elle.


***

-Je ne trimballe pas de clandestins dans mes cales m’dame.

Françoise ne comprit pas l’intégralité de ces paroles, mais la présentation de quelques pièces d’or suffit à faire changer d’avis au capitaine. C’était un marchand de porcelaine qui naviguait entre l’Angleterre et la France et vendait horriblement cher ses objets. Toutefois, son négoce marchait bien car les riches personnages, certains que le prix et la qualité concordaient n’hésitaient pas à acheter en grande quantité les porcelaines du commerçant. Mais les fragiles objets se cassaient vite, ce qui n’empêchaient pas les personnes à les changer par les mêmes. Si le capitaine n’était pas un joueur et parieur, il aurait depuis eu de quoi se payer les plus beaux hôtels particuliers de Paris. L’or qu’il reçut de Françoise fut perdu le soir même aux cartes.
Le voyage fut insupportable, bien plus que celui qu’elle avait fait entre l’Arabie et la France. Une tempête au large fit tanguer le navire violemment, balançant dans tous les sens Françoise qui ne put retenir les soubresauts de son estomac. Quand elle remit les pieds sur la terre ferme, elle se promit intérieurement que jamais plus elle ne la quitterait. Maintenant qu’elle était en Angleterre, elle y resterait toute sa vie.


***

Après plusieurs semaines d’errance dans les rues londoniennes, Françoise décida de monter son affaire et fit l’acquisition d’une mansarde en piteux état. Les lieux avaient une vague odeur de moisissure, la plupart des planchers étaient brisés mais elle se sentait en sécurité. Elle était enfin chez elle. Elle entreprit seule quelques travaux, combla grossièrement les défauts du sol, cacha les moisissures apparentes sur les murs à l’aide de voiles ternis trouvés chez quelques drapiers douteux et nettoya la mansarde de fond en comble. Le résultat ne fut pas si déplaisant et même embauma le cœur de Françoise.
Elle aménagea à l’étage toutes les pièces en chambres et tomba par hasard sur un miroir brisé. Elle s’en saisit et mira son visage. Elle avait vieilli. Maintenant, trente ans pesaient sur son dos et ses yeux n’avaient plus la même audace qu’auparavant. Décidant de se reprendre, Françoise changea pour la dernière fois ses atours et son nom. Dorénavant on l’appellerait Lizbeth Hill, et elle ne serait plus l’esclave, mais la patronne.
Elle embaucha au hasard quelques filles de mauvaise vie et leur offrit le logement et le couvert en échange de leurs services. Chacune avait sa chambre, ses habitués, et chacune travaillait pour la patronne. Elles apprirent à Lizbeth la langue anglaie et les coutumes des filles de la haute bourgeoisie. Les catins formaient toutes une grande famille liée par la misère et les railleries. Comme une mère, la patronne les couvraient et les protègeaient de son mieux. Une enseigne rougeâtre domina bientôt l’entrée de la mansarde: « Hoopers’Hotel » que Lizbeth admirait avec fierté. D’épouse de calife, elle était devenue patronne de bordel. Beaucoup auraient rêvé de faire le parcours inverse, mais celles-là ne savaient pas qu’une femme emprisonnée est un oiseau sans ailes.

Voici la légende de Lizbeth Hill, elle vous est contée telle qu’elle me l’a racontée.
Alors, selon vous, serait-ce un mythe, ou la simple vérité ?
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Dorian Wright
[Admin] Journaliste du Star Editorial
Dorian Wright


Statut : Mr
Fiche : Dorian Wright

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MessageSujet: Re: Lizbeth Hill   Lizbeth Hill EmptyLun 6 Avr - 21:03

Hé bien tout me semble correct, avec le petit doute final qui m'a faite sourire ^^ Je te valide donc, bienvenue !
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MessageSujet: Re: Lizbeth Hill   Lizbeth Hill Empty

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